Qui êtes-vous ?

Pour raconter au jour le jour ce qui se passe autour de mes romans, pour faire partager mes lectures, pour parler d'inspiration et de pages blanches, pour recevoir vos avis et critiques, j'ai créé ce blog. Vous pouvez tous y laisser un commentaire, même ceux qui n'ont pas de blog, il suffit de cliquer, après avoir écrit un message, sur le curseur (petite flèche) puis de cliquer sur "anonyme" en bas de la liste.

jeudi 26 février 2009

Motite chronique

Ce ne sont plus les premières mais elles font toujours autant plaisir, et cette fois il y en a 2 d’un coup, une chez Cathulu qui danse parmi les vaches et les bricoles, l’autre chez Marie bien rangée et sage comme une image, 2 en une, comme le shampoing : Une pour la douceur et l’autre pour le décapage. En plus, elles sont prévues pour les usages fréquents, on peut s’en faire une tous les jours sans aucun risque, sauf celui peut-être d’y prendre goût.

http://www.cathulu.com/archive/2009/03/04/dans-ma-cabane-j-etais-une-princesse-sur-le-goudron-je-suis.html#comments
http://leslecturesdemarie.free.fr/Litterature/Litteraturefran%E7aise/disouininon.html

Non, rien de rien

Que dire quand il ne se passe rien ? Parlons de rien… Ou bien parlons pour ne rien dire. Mais je déteste ça parler pour ne rien dire, gâcher les mots pour commenter, ne plus penser à ce qu’on dit, parler pour s’oublier. Je déteste ça mais il m’arrive de le faire, surtout si je suis fatiguée. Et plus je commente, plus je me sens insipide, transparente, irrespectueuse pour ceux qui sont là autour de moi, qui m’écoutent d’une oreille bienveillante et attentive. Je m’excuse, je dis : Pardon, je ne sais plus ce que je raconte.

Mais mes mots pour rien n’ont l’air de gêner personne, sauf moi. Je me tais donc, jusqu’à que mon chéri me dise : Y’a quelque chose qui ne va pas ?

Non, tout va bien, j’ai plus rien à dire, mais tout va très bien, je parle dans le vide comme une grand-mère, mais c’est rien, tout m’échappe même mes pensées mais ne t’inquiète pas, c’est pas grave, c’est juste une histoire de mots qui ne trouvent pas leur place.

Tout ça je le pense mais je n’en dis rien, il a déjà ouvert le frigo en se murmurant pour lui-même : Carottes ou bien tofu ? Allez, les deux ensembles, ça sera pas mal… Bon je prends cette casserole, ah non, la poêle téflon c’est mieux…

Je suis vraiment compliquée, ou trop exigeante. Je ne sais pas.

Aujourd’hui, j’écris de l’île d’yeu. Dans quelques jours « Dis oui, Ninon » paraitra. Ici, je me sens protégée, j’essaie de me reposer, je flâne, je fais tout de même un tour à la maison de la presse, je lis les titres des journaux people mais comme j’ai pas la télé et que je ne connais aucun nom, je ne comprends pas tout, je marche sur la côte sauvage tandis que Lin mon petit sauvage de 5 ans s’arrête devant chaque fleur d’ajonc et récolte du parfum de coco.

Ici, mon amoureux travaille, il voit ses patients, il leurs répare le dos ou le moral, ou les deux en même temps, et moi je joue à être une femme qui a complètement oublié son livre. Je suis détachée et tranquille, je m’occupe de mon enfant sans lui lire des passages pour avoir son avis, je ne pense pas à Ninon quand je le regarde courir avec ses longues bouclettes et son pantalon trop grand et quand dans la maison de la presse, il fouille partout, et me dit : Maman, il est où ton roman ? Je baisse la tête, je fais chut et non, je ne souris pas quand il se blottit contre mes jambes et crie le plus fort possible : Mais maman, t’inquiète pas, tu vas en vendre plein de « Dis oui, Ninon », plein tu verras, au moins quatre !

Je suis sur l’île d’yeu, il fait beau, il fait frais, la lumière éclaire l’horizon, au loin là-bas, il y a le continent où voguent mille pensées que j’essaie d’oublier.

lundi 23 février 2009

A quoi ça sert, tout ça?

J'ai lu cette phrase sur la page d'un internaute apparemment désespéré. C'était sur facebook je crois, ce réseau tellement énorme qu'on sait sais plus qui est qui, qui est vraiment ami, qui est ami d'ami, qui est ami de réseau professionnel ou collègue-ami, qui est celui qui a changé de photo et qu'on n'est pas sûr de reconnaitre, qui est celui qui a envoyé gentiment des messages instantanés et à qui on a répondu vaguement sans savoir avec qui on communiquait, qui est celui caché derrière le profil gris...
J'en fais partie et parfois, je ne sais plus qui je suis!
Je n'ai pas honte, j'ai même créé un groupe et chaque soir je compte les membres bêtement, ne sachant combien se sont inscrits sincèrement et combien l'ont fait par réflexe ou pour être poli en réponse à l'invitation que je leur ai envoyée.
C'est le souci d'Internet, on fait des choses mais rien n'est palpable. On vogue dans l'aléatoire et les promesses de clics, et parfois on finit par s'y perdre.
A cet internaute déséspéré, j'ai répondu : Franchement, je ne sais pas.
Je ne sais pas si ça l'a aidé...
J'ai fait un tour aussi sur le site de Georges Flipo, il y parle de sa solitude quand il n'écrit pas, ce besoin qu'il a de recevoir des petits mots, juste histoire d'être sûr que derrière l'écran se cachent bien des curieux ou des attentionnés. Je trouve toujours courageux les gens qui osent dire : Je suis seul parmi vous tous, faîtes-moi signe!
Et si vous passiez par chez lui?


Je n'ai jamais passé autant de temps devant mon écran, je le fais parce que ça me rassure, je fais ma petite promo d'amateure pour moins me sentir dépendante de mon attachée de presse, je me donne l'impression d'être utile en contactant des inconnus, je voudrais tellement que le jour de la sortie, toutes les portes s'ouvrent et qu'une foule grandissante, un peu comme les rats dans "Le joueur de flute" (j'avais ce livre quand j'étais petite), tous les gens de partout, de la campagne, des quartiers, des HLM, des maisons de plein pied, des villas, des fermes, des maisons de retraites, des centre aérés, que même les instituteurs oublient les enfants dans leur classe et se sauvent par la fenetre, que les élèves de collège fassent le mur ou bien que les plus sérieux aillent dire au proviseur : "Pardon M"sieur, mais là y'a urgence, y'a un bouquin trop top qu'on doit aller acheter (ils disent par "chourer" parce qu'ils parlent au directeur), vous nous excusez s'vous plait, ma parole", que les petites vieilles du second de la maison de repos " Les violettes" sortent leurs canne et leur porte-monnaie laissé au placard depuis trois mois, et que tous suivent le joueur de flute invisible pour aller jusqu'à une librairie toute achalandée de Dis oui, Ninon.
J'ai beaucoup d'imagination, n'est-ce pas?
Heureusement, je sais faire la part des choses, je suis un peu tête en l'air mais j'ai aussi les pieds sur terre, et pour cette raison, j'attends fébrilement le 4 mars, en sachant bien que le joueur de flute c'est moi, mais que je n'ai pas de flute.

jeudi 19 février 2009

Chouette, non?


C'est la première et c'est très touchant d'entendre parler de son livre, c'est la première et j'espère pas la dernière teelement ça m'a fait plaisir de la lire, c'est la première et il ne faut pas la rater, elle est ici, chez Lily
http://lily-et-ses-livres.blogspot.com/2009/02/dis-oui-ninon-maud-lethielleux.html
Et c'est ma première aussi, je ne suis pas encore très à l'aise et je trouve que ça fait prétentieux, mais voilà si vous voulez en savoir plus sur moi, vous pouvez aussi lire cette interview sur le site partageur de Cath
http://laculturesepartage.over-blog.com/article-28099962.html

mercredi 18 février 2009

J'ai pas tout dit!

Quand je suis allée chez Stock pour signer mes premiers livres, j'ai amené des fromages de chèvres, des crottins frais de la veille, moelleux et doux de gout, les meilleurs de toute la France et même du monde, les "plus bons" comme j'ai toujours eu l'habitude de dire, ceux que fabrique mon papa. En arrivant, j'avais un peu honte avec ma caisse dégoulinante et l'odeur de bique qui s'en dégageait, j'ai posé le tout près du frigidaire et j'ai écouté les explications de Karine sur la façon de mettre les enveloppes dans les livres. Un peu avant 5 heures, j'y suis retourné et j'ai empaqueté les fromages proprement, comme j'ai appris dans mon enfance. Vous me direz : Quelle idée d'amener des fromages dans une maison d'édition? Alors c'est que vous n'avez pas lu la quatrième de couverture! Ninon grandit parmi les chèvres et connait l'art de la louche mieux que personne...
J'ai donc fait le tour des bureaux, et j'ai compris quelque chose d'essentiel, de très important, qui allait changer ma perception de la maison : Tout le monde chez Stock aime le fromage de chèvre!!! Peut-être finalement est-ce pour cette raison qu'ils ont aimé Dis oui, Ninon... Tout ça ne tient vraiment pas à grand-chose!
On en apprend des choses autour d'un petit frais enroulé dans son papier... (mais ce que j'ai appris, je le garde pour moi!)
J'ai repris mes signatures, ne me restaient que les livres voyageurs à dédicacer, j'avais un peu perdu le fil, je sentais le bouc, et j'ai continué ainsi jusqu'à m'en aller.
En partant, j'ai laissé un tas monstrueux de livres sur la table de réunions et une palette désemplie, il y en avait partout, je ne voyais plus que lui que je m'empresserai de lire bientôt sans corner les pages, mes doigts courbaturés criaient, j'ai refermé la porte derrière moi avec une impression de vide et de manque, j'ai pensé : C'est ma caisse de fromage, je suis venue avec une caisse pleine et je repars les mains vides, c'est ça.
Dans la rue, j'ai rejoint mon chéri qui m'avait gentiment accompagnée et on s'est enfoncés dans les embouteillages du soir. Un peu plus tard, j'ai eu le souffle coupé, une envie de sauter de la voiture, de courir à reculons,de frapper sur les capots en hurlant: Je reviens tout de suite!
Mais c'était trop tard, les portes de Paris s'ouvraient déjà sur l'extérieur.
Je suis partie de ma maison d'édition avec mon livre dans ma tête et rien dans les mains. Ce livre que j'attendais depuis plus de neuf mois.

vendredi 13 février 2009

En vous souhaitant une jolie balade avec Ninon


Voilà! C'est la phrase que j'ai trouvée! Pas très originale, mais bon... Et j'ai signé Maud, je ne savais pas s'il fallait signer en vrai comme sur un carnet de chèques, j'ai préféré signer mon prénom. En fait, je pensais que mon attachée de presse me donnerait une formule toute faite ou des conseils, mais non, absolument pas et j'imagine qu'elle a eu bien raison, que chaque auteur doit trouver sa formule. 240 livres à signer, c'est quand même beaucoup. Quand j'ai vu le tas d'enveloppes j'ai pensé qu'une heure allait me suffir, pause incluse, en fait je suis sortie à la nuit tombée, des crampes aux doigts et le cou en vrac. Mais ça n'empêche pas que j'ai beaucoup aimé écrire sur tous les livres, entre le titre et le copyright, dans une grand bureau ou trois stagiaires répondaient au téléphone et corrigeaient des textes sur leurs ordinateurs. Et puis, j'ai découvert le livre, très beau, doux, mat, épais, couleur framboise avec la bande photo dont je ne dirai rien (c'est jamais facile de se voir en 500 exemplaires sur une palette fraichement arrivée ou dans les bras de Nicolas le seul garçon de la maison, le voir souffrir avec sa pile de moi au creux de ses bras et l'entendre soupirer : C'est pour les libraires...)
J'ai aimé me sentir utile, presque importante, officielle dans ce bureau tranquille, entourée de tas de livres, les signer et mettre les enveloppes dedans, laisser mon thé refroidir, blaguer avec Jean-Marc. Et j'ai fait mes premières dédicaces...
Ce que j'aime chez Stock, c'est que chaque auteur, je crois, se sent important, le directeur demande à plusieurs reprises s'il aura droit à une dédicace, il feuillete le livre comme s'il le découvrait pour la première fois et n'avait plus qu'une idée en tête : le lire. C'est tout bête mais ça fait vraiment plaisir ce geste qu'il fait avec chacun de nous.
J'ai rencontré Karine mon attachée de presse, je suis rassurée, elle est bavarde, un peu fofolle, curieuse, spontanée et... elle a remarqué mes collants à fleurs!!!
J'ai déjeuné avec Emilie, on a parlé d'idées de roman, d'internet, de facebook, de comment elle était devenue éditrice, d'écriture bien sûr. Je lui ai exprimé mes doutes : Faut-il écrire chaque jour ou au contraire laisser reposer l'inspiration entre deux romans pour recommencer sur une énergie nouvelle? On a cherché des réponses, on n'en a pas trouvées, le saumon a refroidi dans l'assiette et on continué à papoter hyper fort pour réussir à s'entendre dans le mini resto à pâtes.
J'ai aimé cette journée, je me suis sentie à ma place et surtout j'ai senti qu'on me faisait une place au chaud dans une maison à l'abris de la tempête. Je ne sais pas quelle sera la suite de l'histoire, ce que je ressentirai quand Dis oui, Ninon paraitra, en attendant j'en profite...

mercredi 11 février 2009


Je pars donc sur Paris pour le service de presse. Qu'est-ce qu'on écrit sur un livre destiné à des journalistes? Est-ce qu'on signe seulement? Est-ce qu'on leur souhaite une bonne lecture? Karine, mon attachée de presse, m'expliquera sûrement tout ça. Je vais aussi envoyer quelques "livres voyageurs" qui se balladeront d'une maison à l'autre, d'un blog à l'autre.
Hier je me suis achetée des vêtements, non pas parce que c'était le dernier jour des soldes (je ne le savais pas), mais parce que je voulais aller à ce rendez-vous toute propre sur moi, sans peluche sur mon pull et sans trou dans mon collant. Ce n'est pas gagné, j'ai encore le temps de filer mon bas sur la route!
Chez Stock, il y a plein de filles, seulement des filles (mis à part le grand chef), toutes belles et très bien habillées, coiffées et maquillées, qui parlent bien et se sourient à travers les vitres qui séparent leurs bureaux. Parfois l'une d'elles propose un thé vert à sa collègue, un thé vert amincissant bien sûr.
Alors hier, j'ai pris mon courage à deux mains, je me suis achetée une petite jupe, des collants rigolos à fleurs et un pull noir cintré, ne me manquent plus que la thèière et les sachets de tuocha pour m'intégrer dans la maison... Mais j'ai comme une drôle d'impression, un souvenir de collège, un souvenir de malaise quand j'observais les bandes de filles, toutes à la dernière mode, en groupe, elles riaient fort et plaisaient aux garçons, et moi dans mon jean délavé et mes gros godillots, je les enviais, sachant bien que je ne serai jamais une des leurs.
J'ai troqué mon jean contre des collants à fleurs, on verra bien...

mardi 10 février 2009

Prise de chou


Je ne sais pas pourquoi on dit "prise de chou", est-ce parce qu'un chou est difficile à ramasser dans un jardin? Non, rien de plus simple que de couper un chou... Sauf si on n'a pas de couteau et qu'on essaie de le déraciner. "Se prendre le chou", peut-être que le chou, c'est le symbole de la tête, et ça reviendrait à dire "se prendre la tête" de façon plus imagée? Mais si on est une fille, on n'est pas née dans un chou et si en plus nos oreilles sont bien collées sur la tranche du crâne, pourquoi comparer la tête au chou? Ou bien, est-ce une référence à Jacques Villeret dans la choupe aux sous? Mais que vient faire Villeret dans cette prise de tête??
Bref, depuis hier je me prends le chou sur ce que je peux dire ou ne pas dire dans mon blog, car je m'en suis voulue d'avoir écrit le poste d'hier, j'ai imaginé la tête du chou qui a envoyé son manuscrit à plein de maisons d'éditions ou bien qui s'est fait refuser tous les seconds après avoir fait édité son premier, j'ai imaginé sa réaction en tombant sur mon blog d'enfant gatée, et je m'en suis voulue toute la nuit. Mais en même temps, c'est tellement vrai cette réaction que j'ai eue, tellement inattendue,tellement idiot, peut-être même était-ce le stress de l'attente et pour ne pas être dépassée par l'émotion, je cherchais la petite bête, un petit cafard pour bien me rassurer. Parce que si tout va parfaitement bien, eh, je n'aurai peut-être plus rien à raconter...
Pardon à ceux que ça a pu blesser...

Je lis "Un jour sans faim" de Delphine de Vigan et je me régale. J'avais beaucoup aimé "Un soir de décembre", son écriture est à la fois précise et simple, elle coule, c'est une écriture profonde de quelqu'un qui a vécu, sans lourdeur, directe et douce. Elle parle d'un sujet grave avec force détail, et cette histoire d'anorexie reste pourtant très digeste. C'est ce que j'aime chez DElphine, cette façon de rester dans la lumière en parlant du plus sombre. Je finis, et je vous en reparle!
La tempête s'est calmée. Les arbres ne se chamaillent plus. Je vais laisser l'ordinateur et aller me promener dans la nature, avant de partir sur Paris pour le service de presse.

lundi 9 février 2009

Et bien, dansez maintenant!


Finalement, le plus difficile, je crois, c'est de ne pas écrire. Quand j'ai rendu mon second manuscrit "D'où je suis je vois la lune" qui paraitra en janvier l'an prochain, Jean-Marc Roberts m'a téléphoné, il était heureux, il riait, il me répétait "Je suis tellement content, Maud" et moi, je ne savais plus quoi dire, je l'écoutais, je pensais à Moon mon personnage, la tension retombait, cette tension extrème qui m'a tenue tout le long de l'écriture de ce second roman. Jean-Marc s'est tu et m'a dit : Un livre par an, Maud, pas plus, un livre par an , c'est parfait. Il a raccroché et j'ai eu envie de pleurer. Non pas de joie pour cette réponse que j'espèrais, mais plutôt de dépit : Il me faudrait attendre deux ans avant que ne paraisse un troisième roman.
Je sais, c'est idiot, j'aurais dû voler, inviter mon chéri au resto, faire rire mon enfant aux éclats, sabrer la bouteille... Au lieu de quoi je me suis morfondue pendant plusieurs jours à ne plus savoir que faire de mes dix doigts, passant devant mon ordi sans oser l'ouvrir et pestant en secret sur l'injustice qui m'était faite.
J'ai passé une semaine à me culpabiliser de n'être pas à la hauteur de la bonne nouvelle, à me traiter d'enfant gâtée, à me détester de ne pas être plus heureuse.
Et puis, l'envie d'écrire est passée et j'ai commencé ce blog et je me suis dit que j'allais apprendre la patience, accompagner Ninon sur son bout de chemin, faire des rencontres, la présenter à tout le monde.
Et finalement, ça me plait bien de montrer mon bébé, d'annoncer la date prévue, de créer les faire-parts. Même si, parfois, je pense au prochain, à celui qui n'est pas encore conçu, bien planqué qu'il est dans un coin de mon imagination...

dimanche 8 février 2009

Deux vies plus une

J'ai vu ce film qu'Estelle (de l'allée des mots) m'a conseillé, j'ai beaucoup aimé.
D'abord, le décor, réel pour une fois, un appart avec du bordel, pas particulièrement lumineux, une cuisine trop petite, des meubles dépareillés, des chaussettes sales... Enfin un décor adapté aux moyens des personnages! J'ai souvent trouvé indécents les décors habituels : lofts avec vue sur soleil en plein hiver ou canapés flambants neufs dans des salons de cinquante mètres carrés sur parquet flottant, le tout au coeur de Paris bien sûr. Mais je n'ai pas aimé le film que pour son décor! D'abord l'histoire : Une femme, la quarantaine, institutrice, mariée, une enfant devenue ado, une mère encombrante, un père au cimetière, décide de faire publier ses carnets. Le film raconte son changement de regard quand elle décide de réaliser ce rêve, cette nouvelle jeunesse qu'elle ressent, ce décalage qui se crée avec les proches, tous sclérosés dans leurs habitudes. Le monde ne change pas, c'est elle qui bouge et qui dérange. J'ai apprécié la justesse de sa relation avec son mari qui a peur de la perdre quand elle devient elle même. J'ai aimé son rapport à son éditeur, pas très réaliste d'après moi (surtout la recherche d'éditeur, le format du manuscrit, les rendez-vous au café...), mais le réalisateur a su éviter les clichés, a créé un rapport charnel autour du manuscrit, un mélange de séduction et de création. Le spectateur ne sait plus si le manuscrit est un prétexte à s'aimer ou si ce n'est pas plutôt le contraire.
Ce n'est pas un grand film, c'est un film simple, un scénario sans surprise, ce qui d'après moi n'enlève rien à sa qualité. C'est bien joué, c'est juste, c'est humain. Merci Estelle!

Ecrire un blog, ce n'est pas évident... C'est pour moi plus difficile que d'écrire un roman! Je veux dire, dans un roman, quand j'ai trouvé le regard et le ton, l'histoire s'enchaine, elle ne m'appartient plus vraiment, je suis en contre jour derrière ce regard qui n'est pas tout à fait le mien.
Mais un blog! Je dois parler de moi, sans me planquer derrière une petite Ninon ou une jolie Moon (Moon, c'est la narratrice de mon prochain roman qui paraitra en janvier 2010 toujours chez Stock), je dois parler en mon nom, sans chercher à plaire, mais en même temps j'ai peur de déplaire car si les lecteurs n'aiment pas mon blog, il ne voudront pas lire Dis oui, Ninon. Donc je pourrais parler des autres, faire des critiques, ni trop dures (pour ne pas paraitre prétentieuse), ni trop légères (pour avoir l'air intelligente), mais si je ne parle pas de moi, j'aurai l'impression de ne rien offrir de personnel. Comment vous faîtes les filles avec vos blogs??! Bon... Je blague un peu quand même... C'est pas si difficile et j'aime bien ce petit journal intime sorti de sa cachette, ce livre ouvert sur des pages encore vierges. Dans quoi me suis-je encore embarquée?

Ah oui, dernière chose : j'aimerais bien me promener sur tous vos blogs, chiner des idées, y laisser des petits mots... Mais le temps me manque. Vous m'excusez?

vendredi 6 février 2009

Festin de mots

Ca y est, le BAT est parti, on ne reviendra pas dessus. Je ne sais pas ce que veulent dire ces initiales BAT, je sais juste que c'est le format final du livre, la mise en page et que quand c'est envoyé, c'est fini. Enfin, le livre, matériellement, est quasiment terminé. Tout le reste va pouvoir commencer.
On s'est appelées une dernière fois mon éditrice et moi, elle doutait sur quelques virgules, je crois qu'elle était plus stressée encore que moi! D'autant plus qu'elle a remarqué, juste avant d'envoyer la couverture, deux énormes tirets tout à fait imprévus, arrivés on ne sait par quel hasard entre le "Dis" et le "Oui". Même moi, je ne les avais pas remarqués, tellement j'étais concentrée sur la taille de la police.
Voilà, c'est fait. Je dois maintenant penser à autre chose, laisser le livre se faire, ne pas attendre la sortie, ne pas vouloir ameuter le monde entier, ne pas envoyer mon chéri chez un libraire pour qu'il fasse semblant de le commander et vérifier par la même occasion qu'ils l'auront en magasin, ne plus y penser du tout, m'endormir comme s'il n'existait pas et si je me réveille le ventre creux, ne surtout pas penser à ces mots que je ne pourrai plus retoucher.

mardi 3 février 2009

La grippe

Je n'avais pas eu la fièvre depuis des années, quelle drôle d'impression ce corps qui brule, l'esprit qui délire, le temps qui se disperse... J'ai fait beaucoup de rêves liés à l'écriture, mais au réveil la température avait fait fondre mes souvenirs.
Emilie m'a envoyé la couverture de Dis oui, Ninon, avec la quatrième et le titre et mon nom sur la tranche. Emilie, c'est mon éditrice et c'est elle qui fait le lien entre le livre et les autres, entre mes mots et le monde exterieur. Je ne sais pas comment définir ça, elle m'encourage quand j'écris, elle essaie de me calmer quand je m'emballe pour rien, elle m'implique dans tout ce qu'on fait. Pour moi, travailler avec quelqu'un que je ne connaissais pas, sur un texte qui (évidemment) était très personnel, c'était pas quelque chose de facile. J'ai l'habitude de travailler avec des gens qui me connaissent bien, avec lesquels je n'ai rien à prouver. Mais là, dans un milieu où tout m'est étranger, avec des gens qui ne savent pas d'où je viens, qui ne connaissent de moi que mon manuscrit, j'étais très mal à l'aise. Alors j'en faisais trop et après je me prenais la tête en détaillant toutes les conneries que j'avais pu dire, ou bien j'en faisais pas assez pour éviter de trop m'étaler, mais alors je me prenais la tête sur tout ce que j'aurais dû dire. Maintenant, ça va mieux je crois, mais j'ai toujours un peu peur de ne pas lui plaire...

lundi 2 février 2009

Le bal des actrices

Parce que ce n'est ni un documentaire, ni un film, parce qu'est c'est drôle, parce que les actrices jouent les actrices qu'elle sont plus ou moins, avec beaucoup de justesse, parce qu'une grand-mère assise à mes côtés me faisait la causette, j'ai aimé "Le bal des actrices". Maïwenn se joue des codes et filme des femmes qui se cherchent, qui ont peur de vieillir, qui ne se plaisent pas ou plus... "Le bal des actrices" est un faux documentaire d'un faux film mais il parle de vrais sentiments et crée de vraies émotions.
Petit bémol : Maïwenn un peu trop mise en avant, est-ce volontaire?