Qui êtes-vous ?

Pour raconter au jour le jour ce qui se passe autour de mes romans, pour faire partager mes lectures, pour parler d'inspiration et de pages blanches, pour recevoir vos avis et critiques, j'ai créé ce blog. Vous pouvez tous y laisser un commentaire, même ceux qui n'ont pas de blog, il suffit de cliquer, après avoir écrit un message, sur le curseur (petite flèche) puis de cliquer sur "anonyme" en bas de la liste.

mardi 31 mars 2009

Muffin de fin mot

Les plus âgés voulaient voir la dame de la télé, celle qui joue de l'accordéon à la campagne, les plus jeunes voulaient goûter la couleur framboise de la couverture, les mamans souriaient en lisant la quatrième, les papas boudaient derrière ou yeutaient en douce , certains cherchaient un cadeau pour la fête des mères, les jeunes filles de l'IUT métier de l'édition avaient envie de voler 3 phrases entre 2 sacs plastiques... Allez savoir! J'ai toujours aimé les concours de circonstances, et cette fois les circonstances étaient favorables. Le vent s'est engouffré dans les cheveux de Ninon, il a soufflé des mots, les mots se sont envolés, et m'ont laissée seule, essouflée, sans voix, la nuque cassée et l'espoir vaillant. Dimanche midi, 3 livres se battaient en duel... Merci madame Circonstance d'avoir veillé sur moi.


( Bon, il va falloir que j'en prenne aussi des photos, sinon on ne voit que moi !)

Combien font 2 blogueuses+2 blagueuses? 4 bavardes!
Anne l'insatiable est venue avec Antigone la discrète, toutes deux les yeux écarquillés sur les livres de ma voisine Sophie Avon. On a parlé de Ninon et de mes inquiètudes. Antigone m'a donné des conseils, Anne n'en perdait pas une miette et m'encourageait avec les yeux. Sur le moment, j'ai écouté d'une oreille, perturbée par mes potentiels lecteurs en cavale, mais depuis, je suis leurs conseils au pied de la lettre !
Le lendemain Shalima et superménagère sont venues, accompagnées d'Agnès Abecassis, toute guillerette et émoustillée depuis notre fusion matinale*. On a parlé blog et filles qui se cachent derrières et rencontres étonnantes (Lutècewoman et moi par exemple, aux antipodes, nous serions-nous rencontrées autrement?)

*Mais qu'est-ce qu'une fusion matinale?!
Eh bien c'est une photo de journal qui montre un auteur et juste en dessous écrit un autre nom. Agnès sur la photo et moi en mots...
Je vous raconte :
Samedi après midi, une femme charmante me tend la main et se présente en riant.
Moi : Euh...?
Elle répond : Ben tiens!
Je continue : Ah oui...? (sa tête me dit quelque chose)
Elle finit d'un trait : Amie Facebook!
J'hésite : Fesse...
Elle s'impatiente : Agnès Abecassis!
Je boucle : ...
Un lecteur potentiel vient de passer, je me tourne vers lui, reviens aussitôt vers la main tendue. J'aperçois un dos qui se sauve.
Je viens de vexer le seul auteur venu à ma rencontre... Je m'en veux, je vais m'en vouloir toute la soirée, je reviens tôt le dimanche matin, espèrant la trouver, je la cherche. Pas d'Agnès. Je prépare mon mail d'excuse quand soudain je l'aperçois debout au stand Siloé, je me précipite, elle me dit : On a fusionné!
Moi : ...?
Elle : C'est dingue!
Moi : ...
Elle : Ils exagèrent quand même!
Moi : ...
Elle : T'es pas au courant ou quoi?
Moi : Je... je voulais m'ex...
Elle ouvre le Journal, mi fâchée mi sourire. Pointe son doigt sur son visage photographié, puis l'autre sur mon nom.
Voilà comment j'ai rencontré Agnès Abécassis, replette et très vivante, entre 2 coincidences.

lundi 30 mars 2009

Trouvez la différence

Qu'est-ce qui différencie ces deux photos prises à quelques heures d'intervalle?


Photo de Daphné


Photo prise par Shalima du blog Merci pour le chocolat!

Enigmatique printemps du livre!

Prenez le temps d'observer cette photo d'un journaliste perturbé par la foule en délire.


Me reconnaissez-vous?! Ou voyez-vous une autre?

Si l'un(eee) de vous donne la réponse exacte, je vous dévoile le fin mot de l'histoire!

Papiers de printemps

Samedi, je suis arrivée à l'espace Leclerc, une jolie table m'attendait, décorée d'une bouquet de fleurs et d'un chevalet encore vide. Zélie (la libraire de l'espace culturel) m'avait invitée et m'avait dit : Je ne te promets rien... On est allées en réserve prendre une première pile et je me suis installée. 9H30, galerie marchande de Leclerc de Clisson, on croise : Une maman fatiguée du week-end qui l'attend, un caddie rempli de charbon à barbecue, des personnes âgées qui se précipitent (tout est relatif) à la caisse avant que les jeunes travailleurs ne viennent remplir leur frigo, des jeunes prévoyants, 3 packs de bières à bout de bras, une femme qui cherche un photomaton... 9H30 dans la galerie marchande, je pense : Jusque-là j'ai eu de la chance, toutes les dédicaces se sont très bien passées, cette fois je vais faire un bide. J'interpelle gentiment une dame, elle n'est pas d'humeur, puis un homme, il cherche sa femme, puis un enfant, il veut la boule à 1 euro avec le cadeau inutile. Et je suis là de ma propre volonté! Un pétale tombe...
10H30 un copain d'enfance est passé, ni lui ni moi ne sommes de Clisson, quelle coincidence! Puis un jeune homme très intimidé me demande : Vous êtes la demoiselle de la télé? Il veut un livre de la demoiselle de la télé! Une amie d'amie, une maman de la copine d'une nièce par alliance, les parents de mon chéri, une copine de la libraire, le directeur... Quelques personnes ici et là s'arrêtent et je me surprends à demander à Zélie : Tu peux me ramener une pile? Le temps passe, les gens aussi, je fais peur à beaucoup, certains même rebroussent chemin en apercevant les livres, d'autres baissent les yeux honteusement et je les comprends. Je fais partie de ces gens qu'un bac littéraire a dégouté de la littérature, aujourd'hui encore les livres m'inquiètent, je reste la mauvaise élève qui brodait autour d'un livre à peine ouvert.
12H30, le vigile et les vendeuses en gilet de travail m'abordent timidement, s'arrangent avec Zélie pour avoir la dédicace et ne payer le livre qu'en début de mois prochain, je m'en vais avec mon bouquet et mon sandwich, sur la table, plus un seul livre!



A Montaigu, c'est la pause de midi. Je trouve mon stand et que vois-je? Un tas monstrueux de livres, le libraire m'explique que 2 arrivages ont été reçus simultanément, je blêmis... 80 livres sur une même table, c'est impressionnant! Un photographe tire mon portrait, le monde commence à arriver, j'ai faim mais je décide de ne pas aller manger, je veux sauver l'honneur, je ne peux pas me permettre de rater un lecteur, une jeune fille se présente, elle me dit : J'adore votre roman! Je m'apprête à lui proposer une dédicace quand...

La suite très vite, au prochain épisode !

vendredi 27 mars 2009

Le petit reportage de France 3 se trouve , au milieu de l'édition.

Du nouveau!

D'abord des nouvelles dates de dédicaces : Le dimanche 12 avril à partir de 10H30 à Baugé (à nouveau!), le samedi 18 avril à l'espace culturel de La flèche (72) de 15H à 18H et plus tard à la Fnac de Rosny, à Morlaix, à Paris...
Et puis des nouvelles chroniques :
Anne l'insatiable a failli copier sur ses voisines :-) mais fort heureusement elle a su résister, sa sagesse innée l'a remise sur le droit chemin, ce qui a donné une bien jolie chronique toute en poésie.
Georges Sand a écrit aussi, est-ce que Ninon l'a touchée? Je ne sais pas... A vous de juger!
Keisha en a profité pour se faire de la pub fromagère, ça ne m'étonne pas d'elle, mais elle s'est très vite fait pardonner...
Quant à Gaïdick, je l'ai recontrée "en vrai" sans connaitre son blog Les couleurs de Gad, elle a posé ses couleurs sur celles de Ninon.
Et enfin Véronique du haut de sa colline, a hésité entre "Ouais, bon." et " Mais oui!"
Qu'a-t-elle dit finalement?
Et puis quoi? Je vais voir un magnétiseur cet après-midi pour qu'il jette un charme sur mon livre, histoire d'hypnotiser tous les visiteurs de librairies, et puis si j'ai un peu de temps je vais continuer d'écrire n'importe quoi. Et vous?

jeudi 26 mars 2009

Page blanche

J’ai décidé d’écrire. Je veux dire : écrire des choses qui ne m’arrivent pas en vrai. Il y a 2 mois, j’ai hésité. Je venais de terminer « D’où je suis, je vois le lune » et je me demandais s’il valait mieux faire une pause ou au contraire, enchaîner tant que mon système de pensée était entraîné. J’ai préféré arrêter, peur de garder le ton de ce que je venais d’écrire. Reprendre, c’est difficile. J’ai peur de l’engagement. Quand je commence, je suis toute entière à ce que je fais, une tension énorme me tient jusqu’au point final, c’est à la fois bon et à la limite du supportable. J’air peur aussi de ne pas retrouver la magie, les idées, la force et surtout la confiance. Je sais qu’au début je vais juger mes mots, les trouver vides, me détester, regretter d’avoir arrêter. Alors j’ai décidé de m’entraîner en écrivant absolument n’importe quoi, juste comme ça, pour que mes doigts retrouve le plaisir d’écrire ce qui vient. Je vais essayer de ne pas juger, de m’amuser sans savoir où je vais, et après on verra. Et vous, comment faîtes-vous devant une page blanche ? Ou devant votre blog ? Ou devant une idée qui ne veut pas se laisser attraper ?

mercredi 25 mars 2009

Signature de dédicace


Depuis le salon du livre, il y en a eu trois. Certains appellent ça « une signature », moi je dis « séance de dédicaces », ça fait moins professionnel mais le mot « signature » m’évoque plutôt mon carnet de chèques ou les mots d’absence dont j’ai souvent abusés.
Comment est-ce que je me sens pendant une séance de dédicaces ? Je me sens un peu vendeuse ou fromagère, il faut que je donne envie au passant timide de s’approcher sans trop vanter la qualité de mon produit (ça fait prétentieux), et sans le dénigrer (ça fait déprimé), le souci étant qu’un livre n’a pas d’odeur, le jus ne dégouline pas sur mes jambes, et il n’y a pas de jolies étiquettes plantées dedans. En plus y’a une seule variété, un seul cru pour le moment. Parfois je trouve l’attitude mi sourire mi concentration intellectuelle, l’attitude « auteur qui y croit », et là, en général ça marche plutôt bien, le passant se tourne vers moi, j’attrape ses yeux et j’utilise mon pouvoir hypnotisant pour amener son regard sur la couverture framboise de mon livre. S’il est pressé, c’est mort. S’il cherche un cadeau en ronchonnant, c’est pas mal. S’il tue le temps, c’est bien, mais c’est pas gagné : il aura envie de parler, mais peut-être pas d’acheter. Parfois je ne trouve pas l’attitude du tout : trop occupée avec une visiteuse venue exprès pour moi (ce qui est plutôt rare), ou trop attirée par un livre exposé plus au loin, dont la quatrième m’a attirée (non, là je frime : quand je fais une « signature », j’ignore tout livre concurrent, je ne regarde que ma pile).
Jusque-là, tout s’est bien passé. A la Fnac de Nantes, mes livres sont devenus « cadeau pour ma maman », « cadeau pour ma petite sœur Ninon », « cadeau pour moi car j’en au besoin », « cadeau que mon mari va m’offrir mais il ne le sait pas encore », « cadeau pour toute la famille, on est des enseignants, vous pensez qu’on appréciera ? ». Jamais je n’avais pensé faire autant de cadeaux un jour, c’est plutôt sympa comme activité. Tiens, si on me demande : Tu fais quoi ces temps-ci ? je répondrai : Des cadeaux.
A la petite librairie de Baugé, je me suis installée dehors sur la rue piétonne, j’y tenais, je me sentais vraiment fromagère du coup, d’autant plus que c’était jour de marché. Cette fois-là, les gens sont venus juste pour moi, des personnes âgées avaient lu un article dans le courrier de l’ouest, d’autres m’avaient connue gamine et voulait voir ma tête, des copains de longue date sont venus, un ancien amoureux de ma maman aussi (ça m’a beaucoup touché, surtout que pour se faire pardonner de nous avoir quittées quand j’étais gamine, il m’en a acheté 4 d’un coup !), et d’autres, tant qu’ils devaient passer commande car de livre, il n’y avait plus. Ma petite sœur avait créer une affiche, Justine, copine de ma cousine rencontrée sur la toile en avait parlé à Marco qui avait placardé la ville et prévenu ses potes du café d’en face…
Et sans mon père, rien n’aurait eu lieu. 2 jours plus tôt, nous nous apprêtions à annuler la séance car mon livre était en rupture de stock dans l’ouest, on en a finalement trouvés de reste à Paris où mon père (qui était sur place) a laissé tomber son boulot pour foncer au dépôt de Vanves in extremis, il a raflé le reste de livres, tout fier de participer à l’aventure de Ninon.
J’ai aimé cette signature à Baugé parce qu’il y avait toute cette énergie en mouvement, tous ici pour m’aider et tous qui croyaient en mon livre. Mon père m’a dit : C’est génial ton aventure, on dirait une campagne électorale !

lundi 23 mars 2009

Le coeur en cage


Gros coup de cœur pour En cage de Kalisha Buckhanon, un des livres que j’ai achetés au salon du livre.
En cage est la correspondance de deux jeunes amoureux de 16 ans, lui incarcéré, elle en liberté. Au début j’ai craint de ne pas supporter la tension, peur que l’un sombre quand l’autre s’élève, mais finalement, rien n’est glauque dans ce livre. Il m’a émue au plus profond de moi, j’ai beaucoup pleuré mais c’était des pleurs de honte de tout cet intérêt que je porte à ma petite personne, des pleurs parce que les mots de ce roman sont incroyablement justes, parce qu’on s’attache dès la première phrase aux personnages « Baby, la première chose qu’il faut que je sache, c’est si tu crois que j’ai tué mon père. Et si tu crois ce que tout le monde dit sur moi. Là, je sais pas qui est avec moi ou pas. Ce matin je me suis regardé dans la glace : j’ai rien vu. »
Kalisha Buckhanon n’a pas cherché à faire du beau, elle a sû retranscrire les mots de deux adolescents qui évoluent avec les années (la correspondance s’étale sur 10 années), qui font des choix quand ils le peuvent, qui s’éloignent et se rapprochent, qui ne s’oublient jamais.

Est-ce parce que les détails sont si vrais, est-ce parce que je suis sensible au thème de l’enfermement, est-ce parce que des milliers de souvenirs se sont éveillés?
Quand j’ai refermé ce livre, je me suis sentie libre et vivante.
En cage de Kalisha Buckhanon éditions du Rouergue collection Doado

dimanche 22 mars 2009

Lutèce vient d'écrire une chronique qui lui ressemble. Elle est.


Quelques photos de Justine, prises à Baugé où j'ai dédicacé samedi matin en plein air. Justine écrit des nouvelles et vient de créer un blog "La plume d'Héloïse"



Depuis mercredi tout s'accélère, je suis à la bourre dans la retransmission des évenements. Je vais tenter de condenser!
Mercredi matin, un journaliste de France 3 et un caméraman sont venus chez moi, tout étonnés de découvrir une si jolie campagne si près de chez eux. Pour un reportage de 2 mn, ils ont filmé au moins une heure de ma vie, m'ont fait parlé (jusque-là, ça va), m'ont fait jouer de l'accordéon en extérieur devant les murs de schiste de ma maison pour l'originalité de l'ambiance rupestre (là, je reste dubitative), ont filmé mes doigts sur le clavier (j'ai dû faire semblant de taper avec tous mes doigts, ce qui donnait : dggdgodvvnfjihsg (j'espère qu'ils n'ont pas filmé l'écran à ce moment-là!), il fallait donc :
-Que j'aie l'air naturel
-Que mon visage exprime l'intelligence et la passion des mots
-Que le soleil illumine ma coiffure fraichement shampoinée
-Que j'amène ma tasse de thé à ma bouche avec un air inspiré
-Que je garde l'air concentré sur mes touches sans paraître austère
-Surtout : Il ne fallait absolument pas que je pense à tout ça.
Le journaliste m'a surtout parlé paysage et retour aux sources, le caméraman a répété la même prise de nombreuses fois pour être sûr absolument sûr de lui, puis ils m'ont accompagnée sur Nantes où nous avons réquisitionné une table à une terrasse bondée de la place du commerce. Le caméraman m'a fait marché dans la rue (avoir l'air naturel en marchant devant une foule qui se demande pourquoi la mannequin est si petite et si ronde, c'est pas franchement évident), puis j'ai voulu m'installer à la table réquisitionnée par le journaliste mais manque de bol, une femme s'est levée au même moment pendant qu'un homme se précipitait sur la table apparemment libre. On a refait la prise plusieurs fois. Je devais :
-M'asseoir en pensant au texte que j'allais écrire.
-Installer mon ordi portable rapidement mais sans précipitation
-Faire oublier la poubelle rouge du champ du caméraman
-Ne pas remarquer les regards en biais des clients du bar
-Faire semblant d'y voir quelque chose sur mon écran plein de reflets
J'avais comme l'impression de tourner une pub pour ordi portable!

C'était plutôt sympa ces deux mondes qui se croisaient sur le prétexte d'un livre.
Le caméraman est d'ailleurs venu plus tard filmer la séance de dédicaces à la Fnac et juste avant de s'en aller... il m'a acheté un livre.
Comme quoi, j'ai de l'avenir dans la pub!

jeudi 19 mars 2009

Le salon du livre : dénouement

Quand soudain j’aperçois une femme, et dans le creux de son coude un sac suspendu qui laisse filtrer une lueur rouge. Une lueur de forme rectangle, un livre certainement, mon livre peut-être ? Elle s’approche timidement en m’expliquant qu’elle est la tata d’une copine à ma cousine double germaine et que justement elle aimerait lui offrir ce livre (pas à ma cousine, à sa copine, sa nièce donc). Première signature officielle.
Nous parlons tranquillement, les badauds passent, accélèrent le pas en apercevant l’auteur (moi), quand je remarque une timide personne placée en retrait qui ô miracle parait s’intéresser à mon stand. Je vire la première d’un coup d’indifférence bien marqué d’un Au revoir forcé, je me tourne précipitamment vers cette personne et lui propose de découvrir la quatrième de couverture. Manque de bol, elle l’a déjà lu, c’est pas aujourd’hui que je vais faire fortune ! Devant mon désarroi, elle décide de l’acheter quand même et me donne son vrai nom, que je ne vous dévoilerai pas, nous discutons éducation, assistante sociale, elle me parle de Ninon et je lui parle de moi, elle sort son appareil photo et me mitraille discrètement. Mais qui est donc cette blogueuse numéro 1 ? Antigone, Lily, Aifelle ? Indice : Une tour étrange et typiquement représentative de notre mégalomanie porte son nom.
Saviez-vous que Georges Sand portait de longs cheveux bruns lâchés ? L’air désinvolte, le pas rapide, le sourire large, elle s’approche et décide d’acheter Dis oui, Ninon pour de vrai, elle qui devait le recevoir en livre voyageur. Je la retiens un peu, histoire de frimer et qu’on pense que j’ai quelques fans.
Et ça marche ! Les passants se disent : Si elle a autant de fans la demoiselle, c’est que p’tet que c’est pas si mal son bouquin ? (ils disent ça mais plutôt version visiteur cultivé à la recherche d’une perle littéraire, ce qui peut éventuellement se traduire par : Cette jeune auteure suscite un intérêt certain auprès des visiteurs du salon du livre 2009, aussi devrions-nous nous intéresser de plus près à son œuvre).
Une femme a vu mon livre chroniqué à « Vivement dimanche » (je ne suis pas au courant, je pense qu’elle fait erreur mais je me tais), une seconde a déjà vu ma tête quelque part mais elle ne sait pas où, une troisième lorgne mes collants en douce (ah oui, je ne vous ai pas raconté : une seconde personne m’a fait le coup des collants la veille, mon cœur en est encore tout retourné !). Celle-ci a le regard malicieux, le geste vif, un petit sourire au coin des yeux, elle lorgne mes collants et s’approche (je me dis : Chouette une nouvelle lectrice !) et qu’est-ce qu’elle me dit ? : Je reste sur ma position, les fromages de ma région sont les meilleurs.
Très vexée, je lui signe son livre, je ne suis pas d’accord, mais je ne peux me permettre de perdre une cliente… Non, je rigole, elle est franchement sympa et on discute crottins pendant un moment. Mai qui est cette blogueuse pressée d’aller retrouver ses copines virtuello-réelles ?
Est-ce Kathel, Estelle ou Keisha ?
Une amie de ma mère dont je me rappelais surtout le nom de jeune fille qu’elle n’a plus à présent s'approche, elle a amené avec elle un album photo, je regrette de n’avoir pas plus de temps à lui consacrer.
C’est à ce moment-là, je crois, de me voir gamine dans les bras de ma mère et près d’une chèvre, mon instinct de chevrière vendeuse de crottins revient au galop, je me tourne vers l’allée, les passants passent de plus en plus vite, certains se demandent bien ce que je fous là avec un album photo, et d’une voix de maraîchère aguerrie, je leur propose de venir goûter un bout de mon livre, un résumé, un extrait, un mot, une virgule...
Certains se lancent, d’autres sourient en pressant le pas, une adolescente insiste auprès de sa maman (je demande qui accompagne l’autre, elles me répondent : les 2 ! je ne sais pas pourquoi, je suis toujours émue devant les jeunes lecteurs), un homme se laisse tenter, puis un finlandais à l’accent adorable, puis une mère de famille, des libraires belges me donnent leur carte, une dame me demande si j’aimerais participer au salon de La Rochelle, et le temps passe, et finalement, ma table est vide ! Tous les livres exposés se sont vendus, non pas comme des petits pains, mais comme de bons fromages moulés à la louche. Je ne suis pas peu fière, je me souviens les fins de marché, les caisses vides et le diabolo grenadine pour dépenser les sous qu’on venait de gagner.
Avant de remballer pour laisser la place à Nan Aurousseau, une quatrième blogueuse qui était passée à 11H revient, elle n’a pas lu mon livre mais elle va tout de même prendre le risque de m’interviewer.
C'est elle, son prénom commence par un S, qui a trouvé la réponse? Le grand gagnant de cette édition est In cold blog, qui a su au premier instant qui était la personne cachée derrière cette initiale, la bonne réponse était : Stéphanie! De la page littérature et mots en bouche...
Prochain épisode : France 3 où le souci du détail.
D'abord, avant toute chose, pour commencer, deux nouvelles chroniques parues ces jours-ci. Depuis mardi soir, petit coup de blues et bleus au coeur, alors voilà, ces deux chroniques m'ont fait beaucoup de bien. Beaucoup plus, je pense, que ce que peuvent imaginer celles qui les écrivent. Merci Kathel et bienvenue chez moi, merci Estelle, tu es toujours la bienvenue, tu le sais.

mercredi 18 mars 2009

Ding Ding Ding! Nous informons notre aimable clientèle qu'un retard d'environ...

Je pensais écrire la suite de mon aventure salonesque hier soir mais un imprévu m'est tombé dessus (aïe!) et aujourd'hui France 3 estuaire vient chez moi pour un petit reportage (énorme ménage à faire avant qu'ils n'arrivent!), puis je suis conviée à une balade interview avec un animateur d'Alternantes, puis j'enchaine avec les dédicaces de 16H30 à 19H00 à la FNAC de Nantes (petite pub au passage : Venez-y que j'ai pas l'air trop bête derrière ma table en formica), puis je rentre, puis je lis vos commentaires, puis je décide de m'occuper de ma famille (mais il est un peu tard, tout le monde dort déjà et j'entends mon chéri qui dit d'une voix fatiguée : T'as pas fini avec Internet?)
Alors voilà, les filles et le seul gars qui ose laisser des commentaires, pardonnez-moi mon manque d'assiduité temporaire!

En attendant, un indice du prochain épisode : Son prénom commence par un S, elle participe à un blog collectif, elle lit beaucoup et déguste les mots, elle est passée me voir samedi et même, nous avons quitté le stand ensemble, mais qui est donc cette blogueuse connue que vous ne reconnaissez pas?

mardi 17 mars 2009

Jour J à la porte de Versailles

Alors, voilà. J’ai commencé à angoisser. Je suis rentrée tôt chez ma mamie et tandis que mon chéri soignait les cervicales de Wen-tun le grand maître de Tai-chi, j’ai regretté. Quelle idée d’avoir demandé cette séance de dédicaces ! Quelle idée d’avoir fait ma fière, l’auteure débutante qui croit qu’il faut ABSOLUMENT dédicacer au salon du livre, oui, même dix jours après la sortie de son premier roman! J’avais honte, j’ai demandé au ciel : Faîtes qu’il y ait au moins trois personnes ! Faîtes que mon honneur soit sauf !
Pour la peine j’ai mangé plus que de raisons des travers de porc grillés à la sauce sucrée salée composée de sauce de soja, vinaigre et sucre, un pur délice. (Stéphanie de drôle de club m’a expliqué gentiment que les blogs de cuisine étaient très visités, j’ai décidé donc d’attirer un lectorat plus large en insérant ici et là des recettes de cuisine, des histoires d’amour, petites broderies délicates et family adventures, qu’en pensez-vous ?)
Le lendemain, il fallait s’y résoudre et y aller.
Au stand de ma maison d’édition, j’ai dit bonjour poliment et, histoire de ne pas penser à ce qui allait venir, mon chéri et moi sommes allés discutés avec les éditrices des éditions Sarbacane où, tandis que mon chéri achetait des livres noirs pour sa grande fille, je réussissais à soudoyer Marine, une des éditrices : Elle acceptait, à titre amical et en échange de 5 livres achetés, de venir faire semblant de réclamer une dédicace.
Après être passés aux éditions du Rouergue où les vendeuses défendent les prunelles de leurs yeux comme des livres, retour au stand.

Sur les tréteaux une vingtaine de livres bien alignés, dans l’allée quelques badauds désoeuvrés, et sur le côté de la table, un sac plastique avec mes livres du Rouergue et à côté du sac, moi, debout, avec mes collants à fleurs et mon petit châle noir sorti pour l’occasion.
J’attendais, fébrile et grelottante, que les onze coups de 11H00 sonnent, quand soudain…

Suite au prochain épisode où Aifelle, Keisha et Georges Sand (si si !) feront une apparition remarquée.

lundi 16 mars 2009

Jambes fleuries


A la demande d'Aude et pour faire palir Anne d'envie, les voici!

Deuxième épisode!

Je suis donc allée chez ma grand-mère en courant presque, de peur de l'avoir fait trop attendre. Mais c'est nous qui avons attendu sur son canapé que son copain Wen-tun finisse de donner son cours de tai-chi-chan. J'ai un peu regretté mon départ précipité et j'ai écouté les explications chinoises de ma grand-mère fan absolue de son chéri. Sachez-le : dans la vie tout n'est que poussé ou tiré, à vous de choisir!
Le lendemain, au salon, nous avons trainé. Avant, j'imaginais le salon du livre comme un grand marché, des stands alignés, des tréteaux sous des planches et des livres côte à côte, empilés proprement. Derrières les stands, j'imaginais des auteurs venus des quatre coins de la France, des rires, des cafés brûlants, des sandwichs, un auteur qui dit à son pote : Un petit tour au Mexique?
Pour cette raison, je tenais à y être, pour les rencontrer, me faire des copains en quelques sortes, parler écriture et création, pages blanches et trous noirs. J'imaginais le salon du livre avec un coin massage pour auteurs en détresse, j'avais même convié mon chéri ostéopathe pensant qu'il ferait des heureux.
J'exagère un peu... l'idée des massages m'a juste effleurée l'esprit, mais pour le reste, c'est bien ainsi que je voyais le salon, comme une grande foire du papier.
Quelle ne fut pas ma déception vendredi ! Toute gênée d'être là, seule avec mes idées effondrées et l'air ahuri de celle qui ne sait pas où poser ses bottes, je les ai quittés la tête basse, direction la place du livre où Olivier Adam parlait de romans adolescents. D'un coup, je n'étais plus seule : il avait l'air aussi mal à l'aise que moi derrière son micro et en comparaison, j'avais presque une allure de citadine! J'ai aimé ce qu'il a dit, précisant qu'il ne faisait quasiment pas de différence dans sa façon d'écrire un roman pour ado ou pour adulte, seul l'âge et la perception du narrateur différait, sa sensibilité aussi, plus à fleur de peau chez l'adolescent.
Tout l'après-midi, nous avons marché, déboussolés par les milliers de livres, d'auteurs seuls et tristes derrière leur table (le vendredi n'étant pas le meilleur jour apparemment pour les dédicaces), je n'osais pas croisé leur regard déçu, ni lire la quatrième de couverture, trop peur de les blesser en n'achetant pas leur livre.
J'ai croisé une copine libraire très à l'aise dans cet univers. Après une heure d'attente devant le stand de France Inter pour écouter l'émission « la librairie francophone », on a repris notre marche. Le matin même j'avais répondu à une interview pour confidentielles.com et rencontré Lutecewoman du blog du Glam-mum, puis j'avais traversé le 15ième à cause d'un bus embouteillé, et là, dans ce salon immense, les livres ne me parlaient plus. J'étais perdue, je pensais : Comment mon livre peut-il trouver sa place dans cette énormité? Quand j'ai aperçu le stand d'un site Internet, je me suis vue en terrain connu et à eux, j'ai osé parler de mon livre, mais le rédacteur en chef m'a vite calmée : il reçoit des milliers de romans, il est complètement dépassé...
Je reprenais juste ma marche, désabusée, les pieds en compote et le cœur à vif, quand une femme s'est approchée de moi. D'abord elle a toussoté (je n'ai vu que le geste, le son étant recouvert par la voix d'Emmanuel Khérad pour la librairie francophone) et, osant à peine me regarder dans les yeux, elle a presque crié : Puis-je me permettre? Sa gêne me plaisait, pour la première fois on me reconnaissait , et qui plus est, dans cette jungle. Je n'étais plus seule, je n'étais plus l'inconnue du salon, l'auteure désesperée, je comptais pour quelqu'un qui ferait oublier tous les autres. Peut-être était-elle blogueuse ou simplement lectrice anonyme, comment m'avait-elle connue, et reconnue malgré mes cheveux lâchés, était-elle journaliste, ou simplement passionnée, libraire, bibliothécaire?
Elle s'est approchée plus encore, je m'apprêtais à la remercier quand elle m'a dit, d'une voix tremblante d'excitation : Puis-je me permettre? (silence, soupir, gratitude, fébrilité, elle baisse les yeux puis la tête, inspire un grand coup) : Vos collants à fleurs sont magnifiques, où les avez-vous achetés?

La suite (mais oui Keisha!) au prochain épisode!

Juste un petit mot

D'abord, avant de continuer, il faut que je vous dise : J'ai reçu une lettre, je ne trouve plus mes mots pour en parler tellement elle me touche, elle est .
J'ai aussi lu un journal intime qui parlait de Ninon, c'est intime mais c'est offert, c'est mamancélib qui l'a écrit.
Ces mots-là donnent du sens à l'écriture, et me donnent envie de continuer, tellement que, je crois, je vais vais bien finir par recommencer!

Maintenant, savez-vous de quoi j'ai peur? Que mes prochains lecteurs soient déçus...
Je n'y échapperai pas, je le sais, je suis prête, j'attends le coeur battant.
N'y allez pas trop fort quand même, je n'ai jamais su tenir un bouclier...

dimanche 15 mars 2009

Inaugurons nous!

D'abord il y a eu la queue devant les grandes portes vitrées. Assise sur mon plot, "Le corps de Liane" dans les mains, je levais les yeux de temps à autres. J'ai tenté de me rémémorrer ma dernière attente devant un parc d'exposition, et j'ai pas pu m'empêcher de rire : Le dernière fois, c'était pour un concert des Cures, j'avais 16 ans et c'était bien plus marrant. D'abord on riait comme des tordus, et on se parlait, et on s'échangeait des objets non identifiables, on était beaucoup plus jeunes, le khol dégoulinait sur nos dock martens et nos pull noirs aux manches trop longues. Cette attente devant les portes du salon du livre n'avait pas la même odeur, la plupart des inaugurateurs faisaient franchement la gueule, les femmes (très maquillées) soupiraient en téléphonant à leur mari absent tandis que d'autres apprenaient le programme par coeur. Certains poussaient, d'autres tentaient de soudoyer les organisateurs moins baraques que les videurs d'un concert, le seule point commun entre les visiteurs du salon du livre de Paris et les fans des Cures étant la couleur des vêtements : Noir.
Après un certain temps, la foule s'est précipitée vers les petits fours, quelle ardeur! Je me suis souvenue les barrières du premier rang, les cris et les évanouissements, on se serait cru au parc des princes. Mais non, pas d'artistes en vue si ce n'étaient quelques auteurs anonymes comme moi, de ceux qui n'avaient pas osé demander un badge pour entrer du côté des professionnels.
Eh, avez-vous vu comment que j'écris et que je parle depuis que je suis allée au salon? Pas mal non? J'ai décidé de parler bien, surtout après avoir répété le mot "vachement" cinquante fois (je ne sais pas pourquoi, ce week nd, j'ai pas arreté de dire "vachement", c'était peut-être inconsciemment pour me démarquer ou pour justifier mes collants à fleurs, pour qu'on fasse le rapport entre les vaches et les fleurs naissantes sur mes jambes). Bref, j'ai décidé de faire des efforts et de parler bien, de parler "salon" en articulant comme si un micro de radio pendait au dessus de ma tête.
Non, je rigole. C'était plutôt sympa cette inauguration.
Une auteure que je n'avais jamais vu qu'en photo m'a demandé si j'avais des retours de la presse, quel soulagement quand elle a su qu'elle n'était pas la seule sans retour, puis elle m'a expliqué l'importance pour elle de recevoir des critiques de professionnels, que le nombre de lecteurs lui importait moins que la reconnaissance dans le métier. Je lui ai répondu que pour moi, c'était exactement le contraire. Je voulais être lue, c'est tout ce que j'esperais.
J'ai croisé aussi une éditrice extérieure avec qui je facebookise, mais on n'a pas réussi à se parler en vrai, j'ai rencontré une auteure qui considère que l'anxiété peut-être sujet à création. J'ai croisé la barbe naissante d'un écrivain et la loquacité d'une comédienne devenue auteure. Et puis d'autres, tellement d'autres que j'ai préféré partir. Ma grand-mère m'hébergeait, je ne voulais pas arriver chez elle trop pompette et en retard.
Bientôt, le prochain épisode!

jeudi 12 mars 2009

S'il n'y avait pas les blogs...

Avant d'écrire et surtout, avant d'être éditée, et surtout surtout, avant que mon livre ne paraisse, j'imaginais l'auteur accompagné, flirtant avec une assurance démesurée et un regard sur le monde à la fois distant et concerné, un petit carnet à la main et plein d'amis dans la poche. Je le voyais avec son éditeur, recevoir les louanges avec délectation, et ignorer les remontrances. Je l'imaginais avec sa femme ou son homme, parlant littérature et soupirant devant sa boite à lettres débordante de courrier... Non, j'exagère! Je n'imaginais pas l'auteur ainsi. Mais tout de même, je le voyais assez sûr de lui et de son talent, et je voyais autour de lui un éditeur, quelques copains aux aguets, une fête et des petits fours, quelques journalistes même des plus modestes à l'affut.
Depuis quelques mois je savais que ce n'était pas ainsi, que seuls les films racontent un éditeur au chevet de son auteur dépressif et le supplie d'écrire pour sauver sa boite à coups de billets et de bouteilles de champagne. Je le savais et finalement ce n'était pas pour me déplaire, je ne suis pas très forte en jeu de société. En attendant, je corrigeais avec Emilie, je suis allée signer pour le service de presse, j'ai écrit "D'où je suis, je vois la lune" et c'est seulement à la sortie du livre que j'ai réalisé comme j'étais encore loin de la réalité.
Attention, ne prenez pas mes états d'âme pour une plainte! j'ai la chance d'être éditée dans une maison d'édition où l'auteur est aimé et respecté, j'adore ma maison d'édition et un jour, plus tard, je vous raconterai pourquoi et comment je sais quelle chance j'ai.
Mais la réalité du ressenti est là, elle m'appartient et personne n'y peut rien. Et d'ailleurs, pour moi, ce sentiment est passé très vite, c'était juste l'histoire de quelques jours.
En fait, les jours qui suivent la sortie, on interet à avoir quelque chose à faire, par exemple, je sais pas moi : tomber amoureuse d'un très beau caissier de la Fnac de Nantes (où on va chaque jour compter les livres restant sur la pile), mais c'est trop tard, le très beau caissier de la Fnac de Nantes et ses grands yeux noirs et son sourire vrai, il n'était là que l'été dernier et je n'ai pas osé lui parler... On peut aussi trouver d'autres occupations : Tiens, faire un enfant par exemple, avec son chéri légal qu'est pas mal non plus, et ne plus penser au joli caissier, ni à son gilet vert, ni au livre qui vient de sortir... Ou je sais pas moi : on peut aussi décider de créer un blog et de fermer les yeux en se laissant bercer dans la toile, toile, toile d'araignée.
Finalement, je crois, non je suis sûre, c'est la plus belle solution que j'ai trouvée!
Merci les filles, merci Sylire pour ta toute nouvelle chronique et ton regard curieux (absolument pas indiscret), merci Nath (tu es une web-attachée de presse hors pair), merci Clarabel pour ta sensibilité, merci Lutecewoman pour tes non vituels "Je t'embrasse", merci Estelle pour la façon dont tu suis l'histoire depui le début, merci Lily pour ce premier billet qui m'a fait pleurer (repose-toi bien ce week-end), merci Cath pour ton interet tout particulier à Raymond et aux chiens batards les plus géniaux qui existent, merci deuxième Cath pour tes questions qui m'obligent à chercher des réponses, et Venise pour la chaleur de tes mots qui fait fondre la neige, et Aifelle je t'avoue que j'avais un peu peur de ta chronique, tu me paraissais assez exigeante (je me trompe?), et Fanny et ta façon de dire oui à Ninon, et Antigone bien sûr, plus rentre-dedans, un peu impressionante pour moi mais finalement toujours là pour un petit mot gentil ou un conseil (même technique!), et à Marie pour ta fraicheur et ton attachement à l'ojet "livre", et à Maman célib MC plutôt que ML mais un grand point en commun quand même, et toutes les autres, et ceux qui passent sans oser laisser un mot, et les quelques gars aussi...

Je pars pour Paris pour l'inauguration du salon ce soir à 19H00, puis demain une interview pour le site Confidentielles puis samedi les dédicaces et une interview pour la magazine des livres.
A tout bientôt!

mercredi 11 mars 2009

L'interview France bleu

La voici, la voilà... Ma première interview par téléphone.Désolée, je ne sais pas comment faire pour que ça ne se mette pas automatiquement en marche! J'ai essayé la méthode d'Antigone, ça ne marche pas avec moi...


Découvrez !

C'est qui qui?

Je serai au stand Stock (N45 je crois) de 11H à 13H SAMEDI 14 au salon du livre de Paris. Ce sera tranquille, très tranquille (je n'ai en commun avec Marc Levy que les initiales) on aura tout le temps de se parler... C'est qui qui vient?
Si je ne suis pas indiquée sur les tableaux, pas d'inquietude, c'est normal !

mardi 10 mars 2009

Le point de vue d'un enfant

Je sais bien que vous avez des doutes. Parce que j'ai emprunté les mots d'un enfant, vous n'osez pas, vous vous demandez si Dis oui, Ninon n'est pas un amas de niaiseries ou d'invraisemblance, ou pire encore, de nostalgie des années 80 sur fond de souvenirs larmoyants. Oh que je vous comprends! Moi aussi j'ai ces doutes quand j'ouvre un livre où le point de vue est celui d'un enfant. Surtout après avoir adoré "La vie devant soi" de Romain Gary, je ne peux être que déçue. Moi même, ouvrirais-je Dis oui, Ninon à votre place?
Venise a écrit une chronique et donne ses réponses et ses doutes sur ce sujet, j'aime beaucoup sa façon de dire les choses, de raconter l'histoire de sa lecture comme on écrit un livre. C'est frais, c'est drôle, c'est Quebecois!

lundi 9 mars 2009

Mes cervicales m'ont dit : Arrête! Et pour me le faire comprendre, elles m'ont foutu le tournis, pire que la raclée. C'est parce que j'écris d'un seul doigt d'une seule main, et que je baisse la tête pour vérifier les touches en croisant les jambes sur le côté. Heureusement mon chéri a une grande qualité : il est ostéopathe. Et il en a d'autres aussi (des qualités) mais là c'est secret défense, je garde tout pour moi, le pire et le meilleur.
J'espère qu'il y aura quelques articles d'ici peu, on sait jamais, je croise les doigts, je touche du bois, je crache et je répète cacadechien cacadechien cacadechien (comme dit mon petit garçon pour éviter le mot) et je regarde le ciel en priant comme quand j'étais enfant sous mon vélux et je ne caresse plus mon chat noir (il est mort, c'est plus facile) et je ne chante pas non plus, il parait qu'il ne faut pas montrer sa joie, on risquerait de nous la voler... J'exagère un peu, je fais mon intéressante quoi! C'est à cause de mes vertiges de cervicales et aussi à cause de Nath et d'Aifelle ... Leurs petits mots m'ont donné une exagérationnite aigue que j'ai du mal à soigner.
Si vous connaissez des méthodes douces ou plus radicales pour me soigner, faîtes m'en part! (je continue d'ajouter les phrases-questions spéciales commentaires) et deuxième phrase-question : Avez-vous des problèmes de cericales à cause de l'ordinateur?
Et dernière phrase-question : Avec combien de doigts tapez-vous? (sur les touches)

samedi 7 mars 2009

Avant, pendant, après...

Après un concert, des spectateurs timides viennent traîner autour de la scène et dire qu'ils ont aimé ou qu'une chanson les a émus, parfois ils posent une question, souvent j'en vois qui hésitent, qui s'approchent et s'en vont avant d'avoir fait un signe, ils se disent sûrement : Les artistes n'ont pas besoin d'entendre que j'ai été touché, et puis de toute façon, je ne dirai rien qu'ils ne sachent pas déjà.
S'ils n'ont pas apprécié, ou s'ils se sont endormis, ils hésitent, ils se disent sûrement : Les artistes sont des êtres fragiles, je ne peux pas les blesser après un concert où ils ont tout donné. Mais toujours, il y en a quelques uns qui s'accoudent au plancher de la scène, qui cherchent leurs mots, qui veulent un Cd.... Ceux-là donnent un sens à ce qu'on vient de proposer et même si on trouve que le deuxième set était mou, qu'au premier la voix n'était pas chaude et qu'au dernier on a avalé ses mots, il y a la petite lumière ou le trouble dans les yeux de celui qui s'en va pou dire si oui ou non le concert était réussi.
Quand un livre paraît, l'auteur ne sait rien. Qui achète? Qui aime? Qui feuillète? Qui referme? Qui sourit? Qui oublie le livre sur une pile déjà haute? Qui commence sans finir? Qui lit d'une traite? Qui éclate de rire sans savoir pourquoi? Qui fait une mine dégoutée? Qui se souvient de lui même?
Pour moi, c'est la première fois que je ne croise pas le regard de celui qui reçoit. J'essaie d'imaginer et c'est flou. Comme dans ce monde que mon petit garçon a inventé : Le monde de la langue floue où chacun imagine tout ce qu'il ne peut pas voir.
Hier j'ai répondu à une interview téléphonique, je n'avais rien préparé et j'aurais dû! Le journaliste parlait bien, articulait, j'ai essayé de faire pareil mais ça faisait présentatrice météo alors j'ai arrêté mais mon accent de provinciale zozotante a pris le dessus alors j'ai tenté d'avoir l'air cool mais ça sonnait étudiante après une nuit blanche, j'ai voulu être moi même et ça a donné un mélange de tout ça, un remix de toutes mes tendances. Je ne sais pas si je vous le ferai écouter! Sauf si vous insistez... (J'ai décidé de diséminer mine de rien des phrases comme celle-ci dans mes billets, pour que vous soyez obligés de poster des commentaires!)

jeudi 5 mars 2009

Je t'attends, je t'attends, tout le temps...

Je vous ai eus! ça y est la chanson résonne en vous et cette nuit vous me maudirez... C'est ma vengeance d'auteure en devenir, qui attend bêtement qu'on vienne lui donner son avis. Je suis impatiente, je le savais mais aujourd'hui mon impatience s'est muée en vilaine obsession. J'attends, je ne fais plus que ça. Mon chéri s'en amuse, il me dit : Laisse leur le temps de lire! Evidemment, c'est pas lui qu'attend, il ne peut pas savoir.
Anna Sam (Tribulation d'une caissière) m'a écrit : Allez, dis-le que t'es allée en librairie voir si ton livre y était, on fait tous ça!
Non seulement je suis impatiente, mais en plus je ne suis pas originale...
Demain, c'est ma première interview par téléphone, je vous raconterai. Ah oui, en fin avril je participe à une émission sur France Inter (mais je crois qu'elle est diffusée en pleine nuit, insomniaques, faîtes-moi signe!)... En fait, des choses, il s'en passe, mais alors, pourquoi les fourmis ne quittent pas me pieds?

mercredi 4 mars 2009

Toute petite

Voilà comme je me sens aujourd'hui que le livre est sorti, je me sens toute petite, minuscule dans le monde des mots. Et c'est une sensation assez agréable d'être là quelque part, un peu cachée certes et vraiment inconnue, mais là quand même, bien vivante, bien ancrée, avec des idées plein la tête.
Je suis d'abord allée à la Fnac, j'ai cherché mon livre des yeux mais pas trop longtemps car je connais bien la gondole spécial Stock et Grasset, les bleus et les jaunes côte à côte. Un seul dépareillait : Dis oui, Ninon, couleur framboise. Je me suis planquée et je suis restée là à observer les gens, je voulais voir la tête qu'ils feraient en découvrant le livre, comment ils le feuillèteraient, s'ils hésiteraient longtemps avant de l'acheter. Je suis restée donc, et j'ai vu. J'ai vu que personne ne l'avait remarqué. Même mon regard plein d'espoir orienté vers un ciel sans nuages ne les a pas interpellé! J'ai trouvé une excuse pour me sortir de ce cauchemar : je suis allée discuter avec la responsable du rayon, comme ça, mine de rien, on a parlé de mes prochaines dédicaces (c'est bizarre, on m'a oubliée sur le tableau d'annonces, mais de ça, je n'ai pas parlé), je voulais savoir s'ils avaient prévu un peu de presse mais elle n'en savait rien.
Après j'ai fait un tour dans trois librairies qui toutes, n'avaient pas eu le temps de le sortir de son carton envoyé par Hachette. Une libraire réaliste m'a fortement déconseillé de faire des dédicaces, elle m'a dit : Pour un premier roman, c'est trop déprimant, personne ne vient et on se sent mal pour l'auteur complètement perdu derrière sa pile d'invendus. J'ai apprécié son honneteté, je sais qu'elle a raison, je ne lui ai pas dit que je dédicacerai à la Fnac.
Finalement on est passés (mon chéri m'accompagnait) chez Agora, qui n'avaient pas entendu parler de Ni oui, Ni non... ah, euh... Dis oui, ni non?! Non! Dis oui, Ninon!!! Ah oui... Dis oui Minou! ça parle de chats votre histoire?
Je suis un peu moqueuse mais aussi très heureuse, fébrilement heureuse. Cette histoire qui commence me plait bien, je suis toute émoustillée, je ne connais ni la suite, ni la fin, d'ailleurs j'espère qu'il n'y aura pas de fin...
En arrivant chez moi, j'avais un mail de Vents d'ouest, une librairie où j'étais passée une heure plus tôt qui m'écrivait : ça y est, vous êtes en vitrine!
Et puis j'ai découvert la chronique de Clarabel et celle d'Antigone, et d'un coup je me suis sentie à ma place. Certes pas dans toutes les vitrines de librairies, mais là, quelque part où les lecteurs passent aussi.

lundi 2 mars 2009

Flânons chez Lutecewoman

Quand Lutecewoman m'a posé des questions sur ma façon d'écrire, comment me venaient les idées, j'ai pas trop su quoi répondre, en fait je n'y ai jamais réfléchi... Alors je me suis penchée sur la question : Mais au fait, comment j'ai fait? Comment m'est venue cette drôle d'idée de raconter une histoire?
Et voilà ce que ça donne... C'est chez Lutèce

La vraie vérité


La vraie vérité c'est que deux jours avant la sortie de mon premier roman, j'ai pas le moral. Je suis toute electrique, mon coeur s'emballe, j'arrive plus à respirer ( j'ai l'impression d'être chez le médecin, ce qui est très très rare, et d'énumérer mes maux sachant qu'à la fin, je dirai : Non mais c'est rien, je sais bien que c'est psychologique) , j'ai l'impression que rien ne se passe dans ma vie, que tout est toujours comme avant (ce qui est vrai!), on me dit que c'est super ce qui m'arrive, que j'ai trop de la chance et qu'il faut en profiter parce que je suis rare de par les statistiques de romans postés acceptés, donc je suis rare et c'est vraiment génial. Et voilà, je suis là avec tous mes maux de mots, assise sur ma cuvette de toilettes sèches (oui, vous le savez maintenant, j'ai des toilettes sèches avec de la sciure de bois pour économiser l'eau de la planète), et je ne réponds pas, parce que je ne suis pas capable de faire semblant sur ce coup-là.
Voilà la vérité, c'est pas très confortable, j'ouvre mon livre trente fois par jour et j'imagine un lecteur critique qui le feuillette et qui fait : Ah ouais... Trop simple... Déjà vu... Naïf... Et qui le referme en soupirant et en en attrapant un autre, un pavé littéraire écrit à la troisième personne de façon poétique et subtile à la fois.
Voilà la vérité de ce que je me dis aujourd'hui.
J'ai écrit un petit mot à Emilie mon éditrice, j'ai demandé : C'est normal Docteur? Et pour en rajouter une couche, je lui ai dit que je trouvais mon prochain roman déjà signé complètement nul. Elle m'a répondu que c'était normal, et elle a écrit : Je t'embrasse. Et ça fait toujours plaisir " Je t'embrasse", je me sens comme une petite fille et j'imagine des bras qui se posent sur mes épaules, des bras forts et rassurants. J'aime bien quand on m'écrit "Je t'embrasse".