Que dire quand il ne se passe rien ? Parlons de rien… Ou bien parlons pour ne rien dire. Mais je déteste ça parler pour ne rien dire, gâcher les mots pour commenter, ne plus penser à ce qu’on dit, parler pour s’oublier. Je déteste ça mais il m’arrive de le faire, surtout si je suis fatiguée. Et plus je commente, plus je me sens insipide, transparente, irrespectueuse pour ceux qui sont là autour de moi, qui m’écoutent d’une oreille bienveillante et attentive. Je m’excuse, je dis : Pardon, je ne sais plus ce que je raconte.
Mais mes mots pour rien n’ont l’air de gêner personne, sauf moi. Je me tais donc, jusqu’à que mon chéri me dise : Y’a quelque chose qui ne va pas ?
Non, tout va bien, j’ai plus rien à dire, mais tout va très bien, je parle dans le vide comme une grand-mère, mais c’est rien, tout m’échappe même mes pensées mais ne t’inquiète pas, c’est pas grave, c’est juste une histoire de mots qui ne trouvent pas leur place.
Tout ça je le pense mais je n’en dis rien, il a déjà ouvert le frigo en se murmurant pour lui-même : Carottes ou bien tofu ? Allez, les deux ensembles, ça sera pas mal… Bon je prends cette casserole, ah non, la poêle téflon c’est mieux…
Je suis vraiment compliquée, ou trop exigeante. Je ne sais pas.
Aujourd’hui, j’écris de l’île d’yeu. Dans quelques jours « Dis oui, Ninon » paraitra. Ici, je me sens protégée, j’essaie de me reposer, je flâne, je fais tout de même un tour à la maison de la presse, je lis les titres des journaux people mais comme j’ai pas la télé et que je ne connais aucun nom, je ne comprends pas tout, je marche sur la côte sauvage tandis que Lin mon petit sauvage de 5 ans s’arrête devant chaque fleur d’ajonc et récolte du parfum de coco.
Ici, mon amoureux travaille, il voit ses patients, il leurs répare le dos ou le moral, ou les deux en même temps, et moi je joue à être une femme qui a complètement oublié son livre. Je suis détachée et tranquille, je m’occupe de mon enfant sans lui lire des passages pour avoir son avis, je ne pense pas à Ninon quand je le regarde courir avec ses longues bouclettes et son pantalon trop grand et quand dans la maison de la presse, il fouille partout, et me dit : Maman, il est où ton roman ? Je baisse la tête, je fais chut et non, je ne souris pas quand il se blottit contre mes jambes et crie le plus fort possible : Mais maman, t’inquiète pas, tu vas en vendre plein de « Dis oui, Ninon », plein tu verras, au moins quatre !
Je suis sur l’île d’yeu, il fait beau, il fait frais, la lumière éclaire l’horizon, au loin là-bas, il y a le continent où voguent mille pensées que j’essaie d’oublier.
En tout cas, dans ce billet, tu n'avais pas rien à dire, mais plein à dire ! Merci, encore et toujours merci, pour ta fraîcheur qui suspend des sourires dans ma tête comme autant de perles colorées.
RépondreSupprimerLe calme avant la tempête ?
RépondreSupprimerNe parle pas de tempête, je ne pourrai pas rentrer, j'ai le mal de mer!!! :-)
RépondreSupprimerDisons que j'essaie de me calmer... Cette nouvelle aventure qui commence me plait et m'inquiète...
c'est un très bon l'yeu pour observer de loin, mon d'yeu ;)
RépondreSupprimer(ton texte m'émeut, alors je fais l'andouille, ou ma carotte de frigo ;) )
Dis moi, tu ne serais pas sous l'influence de Ninon, Lutecewoman?
RépondreSupprimerpas encore, je trépigne !
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