Quand soudain j’aperçois une femme, et dans le creux de son coude un sac suspendu qui laisse filtrer une lueur rouge. Une lueur de forme rectangle, un livre certainement, mon livre peut-être ? Elle s’approche timidement en m’expliquant qu’elle est la tata d’une copine à ma cousine double germaine et que justement elle aimerait lui offrir ce livre (pas à ma cousine, à sa copine, sa nièce donc). Première signature officielle.
Nous parlons tranquillement, les badauds passent, accélèrent le pas en apercevant l’auteur (moi), quand je remarque une timide personne placée en retrait qui ô miracle parait s’intéresser à mon stand. Je vire la première d’un coup d’indifférence bien marqué d’un Au revoir forcé, je me tourne précipitamment vers cette personne et lui propose de découvrir la quatrième de couverture. Manque de bol, elle l’a déjà lu, c’est pas aujourd’hui que je vais faire fortune ! Devant mon désarroi, elle décide de l’acheter quand même et me donne son vrai nom, que je ne vous dévoilerai pas, nous discutons éducation, assistante sociale, elle me parle de Ninon et je lui parle de moi, elle sort son appareil photo et me mitraille discrètement. Mais qui est donc cette blogueuse numéro 1 ? Antigone, Lily, Aifelle ? Indice : Une tour étrange et typiquement représentative de notre mégalomanie porte son nom.
Saviez-vous que Georges Sand portait de longs cheveux bruns lâchés ? L’air désinvolte, le pas rapide, le sourire large, elle s’approche et décide d’acheter Dis oui, Ninon pour de vrai, elle qui devait le recevoir en livre voyageur. Je la retiens un peu, histoire de frimer et qu’on pense que j’ai quelques fans.
Et ça marche ! Les passants se disent : Si elle a autant de fans la demoiselle, c’est que p’tet que c’est pas si mal son bouquin ? (ils disent ça mais plutôt version visiteur cultivé à la recherche d’une perle littéraire, ce qui peut éventuellement se traduire par : Cette jeune auteure suscite un intérêt certain auprès des visiteurs du salon du livre 2009, aussi devrions-nous nous intéresser de plus près à son œuvre).
Une femme a vu mon livre chroniqué à « Vivement dimanche » (je ne suis pas au courant, je pense qu’elle fait erreur mais je me tais), une seconde a déjà vu ma tête quelque part mais elle ne sait pas où, une troisième lorgne mes collants en douce (ah oui, je ne vous ai pas raconté : une seconde personne m’a fait le coup des collants la veille, mon cœur en est encore tout retourné !). Celle-ci a le regard malicieux, le geste vif, un petit sourire au coin des yeux, elle lorgne mes collants et s’approche (je me dis : Chouette une nouvelle lectrice !) et qu’est-ce qu’elle me dit ? : Je reste sur ma position, les fromages de ma région sont les meilleurs.
Très vexée, je lui signe son livre, je ne suis pas d’accord, mais je ne peux me permettre de perdre une cliente… Non, je rigole, elle est franchement sympa et on discute crottins pendant un moment. Mai qui est cette blogueuse pressée d’aller retrouver ses copines virtuello-réelles ?
Est-ce Kathel, Estelle ou Keisha ?
Une amie de ma mère dont je me rappelais surtout le nom de jeune fille qu’elle n’a plus à présent s'approche, elle a amené avec elle un album photo, je regrette de n’avoir pas plus de temps à lui consacrer.
C’est à ce moment-là, je crois, de me voir gamine dans les bras de ma mère et près d’une chèvre, mon instinct de chevrière vendeuse de crottins revient au galop, je me tourne vers l’allée, les passants passent de plus en plus vite, certains se demandent bien ce que je fous là avec un album photo, et d’une voix de maraîchère aguerrie, je leur propose de venir goûter un bout de mon livre, un résumé, un extrait, un mot, une virgule...
Certains se lancent, d’autres sourient en pressant le pas, une adolescente insiste auprès de sa maman (je demande qui accompagne l’autre, elles me répondent : les 2 ! je ne sais pas pourquoi, je suis toujours émue devant les jeunes lecteurs), un homme se laisse tenter, puis un finlandais à l’accent adorable, puis une mère de famille, des libraires belges me donnent leur carte, une dame me demande si j’aimerais participer au salon de La Rochelle, et le temps passe, et finalement, ma table est vide ! Tous les livres exposés se sont vendus, non pas comme des petits pains, mais comme de bons fromages moulés à la louche. Je ne suis pas peu fière, je me souviens les fins de marché, les caisses vides et le diabolo grenadine pour dépenser les sous qu’on venait de gagner.
Avant de remballer pour laisser la place à Nan Aurousseau, une quatrième blogueuse qui était passée à 11H revient, elle n’a pas lu mon livre mais elle va tout de même prendre le risque de m’interviewer.
C'est elle, son prénom commence par un S, qui a trouvé la réponse? Le grand gagnant de cette édition est In cold blog, qui a su au premier instant qui était la personne cachée derrière cette initiale, la bonne réponse était : Stéphanie! De la page littérature et mots en bouche...
Prochain épisode : France 3 où le souci du détail.
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- Maud Lethielleux
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jeudi 19 mars 2009
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Très amusant ! Et moi aussi j'étais inscrite en livre voyageur, mais bon, je savais que je passerais voir Ninon, alors...
RépondreSupprimerBonjour Maud, je viens vers vous depuis le blog de Leslie Plée. J'ai dédicacé deux années de suite au Salon du livre à Paris et l'année où je n'y suis pas, je rate des auteurs qu'il m'aurait plu de rencontrer ! Vivement l'année prochaine... Je vais faire plus ample avec vous via votre blog. A bientôt. Isabelle.
RépondreSupprimerComment veux-tu que les gens ne soient pas attirés par ton livre !!!
RépondreSupprimerDepuis que Ninon a quitté ma table de nuit, elle se sent toute triste ! Même le livre, en tant qu'objet, est beau !
"l'air désinvolte" ??? ah bon??? c'est marrant de se voir décrite... merci pour ce clin d'oeil ! J'ai fini NINON et j'ai mis en ligne mon petit avis... tu peux venir voir !
RépondreSupprimerJ'étais donc bien la première blogueuse ! c'est rigolo de lire le compte-rendu de "l'autre côté" de la table. Mon exemplaire de Ninon est déjà dans des mains très accueillantes, prêtes à l'aimer.
RépondreSupprimerComme vous le voyez les-filles-qui-étaient-là, c'est un peu romancé... Je m'entraine! Ouf, ça ne vous a pas choquées!
RépondreSupprimerSarvane, bienvenue, je vais de ce pas faire un tour sur ton blog!
Eh oui MC, Ninon s'attache vite elle aussi... Mais elle reste libre, comme toi.
Re-bonjour Maud et merci de ton passage chez moi :-) Par hasard, dédicaceras-tu demain et dimanche au Festival rue des livres à Rennes ? car j'y serai, on aurait pu s'y rencontrer. Belle journée à toi.
RépondreSupprimerNon, malheureusement! Je dédicace sur Angers demain. Mais je vais essayer de faire qqlchose sur Rennes prochainement, sais-tu quelles librairies font venir des auteurs? (je connais celles de nantes mais pas de Rennes)
RépondreSupprimerEssaye le Forum Privat en centre ville. Et tu me tiens au courant, je viendrais te voir.
RépondreSupprimerWouahhhhhh!je me suis reconnue dans le premier paragraphe la tata, de la nièce, de la copine de C......Quelle histoire...hier tu as vu Justine la soeur de ma nièce ......BRAVO je sais que la route est longue,mais un tas de belles aventures t'attendent ,là, cachées derrière un virage.....Bonne route Maud .
RépondreSupprimerGege
Quand à être au Salon pour rencontrer des lecteurs, brisons le quatrième mur et allons vers eux. Ça demande du courage, mais j'imagine qu'on en sort pas mal moins frustrée. Je salue ton courage et je rigole bien aussi en sachant combien tu as rendu service à ces lecteurs ;-)
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerSuper ton livre.
Je n'ai pas vu de dates pour Strasbourg.
Si cela t'interresse, la libraire Kléber, organise des dédicaces, en plus c'est une très belle librairie.
Venise, tu es revenue! Oh, ça ne m'a m'a demandé de courage...c'était plus facile que rester à ne rien faire toute genée d'avoir écrit un enième livre. Tu sais, ton article, je le cite à tous ceux qui ont des doutes sur mon parti pris d'avoir choisi le regard d'un enfant et...ça marche!
RépondreSupprimerCynthia, Strasbourg, oui, pourquoi pas? Je note la nom de la librairie.
Gégé, bienvenue: Tu as un blog je crois?!
Sarvane, oui j'espere bien venir sur Rennes, je te redis ça. Comment s'est passé le festival?