Depuis le salon du livre, il y en a eu trois. Certains appellent ça « une signature », moi je dis « séance de dédicaces », ça fait moins professionnel mais le mot « signature » m’évoque plutôt mon carnet de chèques ou les mots d’absence dont j’ai souvent abusés.
Comment est-ce que je me sens pendant une séance de dédicaces ? Je me sens un peu vendeuse ou fromagère, il faut que je donne envie au passant timide de s’approcher sans trop vanter la qualité de mon produit (ça fait prétentieux), et sans le dénigrer (ça fait déprimé), le souci étant qu’un livre n’a pas d’odeur, le jus ne dégouline pas sur mes jambes, et il n’y a pas de jolies étiquettes plantées dedans. En plus y’a une seule variété, un seul cru pour le moment. Parfois je trouve l’attitude mi sourire mi concentration intellectuelle, l’attitude « auteur qui y croit », et là, en général ça marche plutôt bien, le passant se tourne vers moi, j’attrape ses yeux et j’utilise mon pouvoir hypnotisant pour amener son regard sur la couverture framboise de mon livre. S’il est pressé, c’est mort. S’il cherche un cadeau en ronchonnant, c’est pas mal. S’il tue le temps, c’est bien, mais c’est pas gagné : il aura envie de parler, mais peut-être pas d’acheter. Parfois je ne trouve pas l’attitude du tout : trop occupée avec une visiteuse venue exprès pour moi (ce qui est plutôt rare), ou trop attirée par un livre exposé plus au loin, dont la quatrième m’a attirée (non, là je frime : quand je fais une « signature », j’ignore tout livre concurrent, je ne regarde que ma pile).
Jusque-là, tout s’est bien passé. A la Fnac de Nantes, mes livres sont devenus « cadeau pour ma maman », « cadeau pour ma petite sœur Ninon », « cadeau pour moi car j’en au besoin », « cadeau que mon mari va m’offrir mais il ne le sait pas encore », « cadeau pour toute la famille, on est des enseignants, vous pensez qu’on appréciera ? ». Jamais je n’avais pensé faire autant de cadeaux un jour, c’est plutôt sympa comme activité. Tiens, si on me demande : Tu fais quoi ces temps-ci ? je répondrai : Des cadeaux.
A la petite librairie de Baugé, je me suis installée dehors sur la rue piétonne, j’y tenais, je me sentais vraiment fromagère du coup, d’autant plus que c’était jour de marché. Cette fois-là, les gens sont venus juste pour moi, des personnes âgées avaient lu un article dans le courrier de l’ouest, d’autres m’avaient connue gamine et voulait voir ma tête, des copains de longue date sont venus, un ancien amoureux de ma maman aussi (ça m’a beaucoup touché, surtout que pour se faire pardonner de nous avoir quittées quand j’étais gamine, il m’en a acheté 4 d’un coup !), et d’autres, tant qu’ils devaient passer commande car de livre, il n’y avait plus. Ma petite sœur avait créer une affiche, Justine, copine de ma cousine rencontrée sur la toile en avait parlé à Marco qui avait placardé la ville et prévenu ses potes du café d’en face…
Et sans mon père, rien n’aurait eu lieu. 2 jours plus tôt, nous nous apprêtions à annuler la séance car mon livre était en rupture de stock dans l’ouest, on en a finalement trouvés de reste à Paris où mon père (qui était sur place) a laissé tomber son boulot pour foncer au dépôt de Vanves in extremis, il a raflé le reste de livres, tout fier de participer à l’aventure de Ninon.
J’ai aimé cette signature à Baugé parce qu’il y avait toute cette énergie en mouvement, tous ici pour m’aider et tous qui croyaient en mon livre. Mon père m’a dit : C’est génial ton aventure, on dirait une campagne électorale !
Comment est-ce que je me sens pendant une séance de dédicaces ? Je me sens un peu vendeuse ou fromagère, il faut que je donne envie au passant timide de s’approcher sans trop vanter la qualité de mon produit (ça fait prétentieux), et sans le dénigrer (ça fait déprimé), le souci étant qu’un livre n’a pas d’odeur, le jus ne dégouline pas sur mes jambes, et il n’y a pas de jolies étiquettes plantées dedans. En plus y’a une seule variété, un seul cru pour le moment. Parfois je trouve l’attitude mi sourire mi concentration intellectuelle, l’attitude « auteur qui y croit », et là, en général ça marche plutôt bien, le passant se tourne vers moi, j’attrape ses yeux et j’utilise mon pouvoir hypnotisant pour amener son regard sur la couverture framboise de mon livre. S’il est pressé, c’est mort. S’il cherche un cadeau en ronchonnant, c’est pas mal. S’il tue le temps, c’est bien, mais c’est pas gagné : il aura envie de parler, mais peut-être pas d’acheter. Parfois je ne trouve pas l’attitude du tout : trop occupée avec une visiteuse venue exprès pour moi (ce qui est plutôt rare), ou trop attirée par un livre exposé plus au loin, dont la quatrième m’a attirée (non, là je frime : quand je fais une « signature », j’ignore tout livre concurrent, je ne regarde que ma pile).
Jusque-là, tout s’est bien passé. A la Fnac de Nantes, mes livres sont devenus « cadeau pour ma maman », « cadeau pour ma petite sœur Ninon », « cadeau pour moi car j’en au besoin », « cadeau que mon mari va m’offrir mais il ne le sait pas encore », « cadeau pour toute la famille, on est des enseignants, vous pensez qu’on appréciera ? ». Jamais je n’avais pensé faire autant de cadeaux un jour, c’est plutôt sympa comme activité. Tiens, si on me demande : Tu fais quoi ces temps-ci ? je répondrai : Des cadeaux.
A la petite librairie de Baugé, je me suis installée dehors sur la rue piétonne, j’y tenais, je me sentais vraiment fromagère du coup, d’autant plus que c’était jour de marché. Cette fois-là, les gens sont venus juste pour moi, des personnes âgées avaient lu un article dans le courrier de l’ouest, d’autres m’avaient connue gamine et voulait voir ma tête, des copains de longue date sont venus, un ancien amoureux de ma maman aussi (ça m’a beaucoup touché, surtout que pour se faire pardonner de nous avoir quittées quand j’étais gamine, il m’en a acheté 4 d’un coup !), et d’autres, tant qu’ils devaient passer commande car de livre, il n’y avait plus. Ma petite sœur avait créer une affiche, Justine, copine de ma cousine rencontrée sur la toile en avait parlé à Marco qui avait placardé la ville et prévenu ses potes du café d’en face…
Et sans mon père, rien n’aurait eu lieu. 2 jours plus tôt, nous nous apprêtions à annuler la séance car mon livre était en rupture de stock dans l’ouest, on en a finalement trouvés de reste à Paris où mon père (qui était sur place) a laissé tomber son boulot pour foncer au dépôt de Vanves in extremis, il a raflé le reste de livres, tout fier de participer à l’aventure de Ninon.
J’ai aimé cette signature à Baugé parce qu’il y avait toute cette énergie en mouvement, tous ici pour m’aider et tous qui croyaient en mon livre. Mon père m’a dit : C’est génial ton aventure, on dirait une campagne électorale !
:) C'est super ! Vivement la suite de tes aventures ! :)
RépondreSupprimerC'est vraiment sympa de vivre ça avec toi ! ;-))
RépondreSupprimerJ'aime bien la tendresse qui vous entoure toi et Ninon.
RépondreSupprimerAïe, je me sens visée pour la Nana qui t'empêche de trouver la bonne attitude ;-(((((
RépondreSupprimerAnne, soit rassurée, j'ADORE quand on vient me voir exprès!!!
RépondreSupprimerMerci à toutes pour votre accompagnement dans cette aventure. J'aime bien la partager, mais sachez que c'est dans les deux sens (je me sens moins seule dans cette histoire)
j'aime que tu soies un cadeau, et davantage encore, que tu le saches :)
RépondreSupprimerElle est bien belle cette librairie de Baugé !! Oui, une vraie campagne électorale ;o).
RépondreSupprimerDéjà en rupture de stock ? C'est plutôt bon signe, non ?
C'est vrai que ton livre fait un bien joli cadeau !!
Je suis comme toi, je parle de séance dédicace, jamais de "signature". Ce sont des moments privilégiés, de rencontre, de partage ; un instant entre le lecteur et nous. Je te souhaite plein de ces petits bonheurs qui font chaud au coeur :-)
RépondreSupprimerBonsoir! Moi aussi j'étais venue exprès, de La Flèche où je travaille avec Sandrine. J'ai dévorée Ninon ( oui oui, toute crue ) dans le train mercredi. Que dire? Que c'est comme un bon gâteau, c'est si bon que c'est trop court. Bravo !
RépondreSupprimerlu d'une seule traite... de chèvre ! quand j'ai vu votre livre cet après-midi, j'ai reconnu votre nom.... je vous ai "connue" petite et me souviens bien de votre petite soeur et vous. Bravo pour votre livre, pour ces mots qui retranscrivent si bien les ressentis, les émotions d'une petite fille. C'est un joli poème à l'enfance. Merci
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